« Jamais la première fois sur un patient » est le principe éthique qui sous-tend la simulation en santé.

La simulation est une pédagogie active basée sur l’apprentissage expérientiel et la pratique réflexive. Elle repose sur la reproduction d’un environnement et de situations permettant d’enseigner des procédures diagnostiques et thérapeutiques, de répéter des processus, d’éprouver des situations cliniques et des prises de décision ‘pour de faux’, donc sans risque ni pour les étudiants ni pour les patients.

La simulation est utilisée en formation initiale et en formation continue, et concerne un grand nombre de professions de santé : médecins, pharmaciens, sage-femmes, chirurgiens-dentistes, paramédicaux….

La simulation humaine s’appuie sur des scénarii impliquant des participants simulés jouant le rôle de patients, famille, ou proches. Elle permet aux étudiants et aux professionnels d’améliorer leurs compétences relationnelles : relations soignants soignés, communication des professionnels entre eux, situations émotionnellement délicates…  Étant entendu qu’une bonne communication, outre qu’elle fonde une médecine plus humaine, joue aussi un rôle central dans la démarche clinique, le diagnostic et la thérapeutique.

De plus en plus de programmes de simulation ont recours à des acteur.ices professionnel.le.s, en particulier lorsqu’il s’agit de travailler des situations dites complexes : annonce de mauvaise nouvelle, fin de vie, urgence, désaccord, abord du don d’organe, erreur médicale, etc.
En effet, leurs compétences sont particulièrement adaptées aux besoins d’une telle pédagogie. Ils et elles savent :

• Interpréter un personnage en intégrant rigoureusement les éléments transmis (vignette clinique, éléments biographiques…)
• Improviser et produire du jeu au service d’objectifs pédagogiques définis
• Adapter leur jeu (comportement, intensité émotionnelle, contenu, adresse) en fonction de la personnalité et de l’expérience de chaque apprenant. Ils peuvent ainsi être facilitateurs ou au contraire perturbateurs.
• Gérer le temps
• Gérer leur état pré et post scenario.
• Enfin, familiers des démarches sensibles-réflexives, ils et elles sont à même d’échanger de manière délicate et constructive lors du débriefing.

Sophie Torresi et Paola Comis ont suivi toutes les deux la formation à la simulation dédiée aux comédiens professionnels au sein du service de réanimation don d’organes de l’hôpital d’Annecy, sous la direction de Emilie Launay-Bobillot et Catherine Vernay (Chantiers Nomades 2023).

Depuis, elles interviennent régulièrement en simulation. Paola au sein des hôpitaux Cochin, Gustave Roussy, La Timone, à l’Université Paris-Saclay, et à l’IFSI Ambroise Paré (Cie CDC); Sophie à l’IFSI Paul Guiraud de Villejuif et à l’IFAS du Greta de Beauvais. Toutes deux sont également intervenues en binôme à l’Université de Nantes (Next).
En 2025-26, elles interviendront ensemble à la faculté de médecine Simone Veil de l’Université Versailles St Quentin, à l’occasion de la création d’un programme d’une quinzaine de capsules vidéo pédagogiques.